--------------------Discrète, elle n'aime pas attiré l'attention sur elle, elle aurait aimer être chanteuse, elle aurait la voix pour mais elle déteste être jugée. ✤ Elle est très coquette et est obsédée par le nailart. ✤ On pourrait la croire prude, alors qu'en fait c'est juste que le sexe ne l'intéresse pas plus que ça pour le moment, elle ne se réserve pas pour le bon, elle ne juge pas ceux qui aime ça, elle ne s'intéresse juste pas à ça pour le moment. ✤ Elle ne fume pas et ne boit pas. La fierté de ses parents même si au fond ils trouvent ça bizarre. ✤ Elle n'aime pas se vanter d'être riche, d'ailleurs peu de gens savent qu'elle l'ai ou plutôt que ses parents le sont. ✤ Elle ne s'entend pas avec son père qui n'a jamais vraiment eu de temps pour elle. ✤ Elle ne supporte pas qu'on parle de cancer, pour des raisons évidentes. ✤ (…)

i remind you of a girl you used to know
she used to wait for you to call and say hello
now she's gone ways that you don't understand

Ezy's journey. Elle ouvre ce cahier tout abimé, griffonnée, avec des coeurs, plus ou moins bien dessinés, des fleurs, des gribouillis non identifiés. Son journal intime. Elle le tenait depuis qu'elle avait neuf ans. Elle regardait la première page. Son écriture se voulait soignée, mais loin très loin d'être aussi belle qu'elle l'était désormais. Elle lisait les lignes et se rappelait du jour où elle l'avait écrit. — Elle est assise dans cette chambre aux murs blancs, son cahier sur les genoux, les jambes pendant dans le vide étant trop petite pour toucher par terre, assise sur ce lit d'hôpital, habillée d'une petite salopette short et d'un tee-shirt blanc, ses cheveux blonds, presque blancs à cette époque, attachés en queue de cheval. Elle écrit, décrit sa journée, banale, attendant patiemment que sa mère finisse son opération pour pouvoir rentrer chez elle. Elle n'était pas malade, non, elle ne l'était quasiment jamais d'ailleurs, elle était juste la fille d'une chirurgienne. Elle connaissait cet hôpital comme sa poche. Elle y passait toutes ses après-midi après l'école. Sa mère était toujours en retard. Elle finissait la plupart du temps à manger à la cantine de l'hôpital. Elle était devenue la mascotte de l'hôpital. Elle était devenu ami avec un petit garçon atteint d'un cancer. Son meilleur ami. Son unique ami. Elle n'était pas très bavarde. Très sociable. On la pensait hautaine par rapport aux ressources de ses parents. On la trouvait bizarre parce qu'elle ne parlait pas. Elle était discrète et réservée. Jude était son nom. Il était son total opposé, exubérant, bavard, agité, sportif, impossible de lui enlever le sourire sur son visage, toujours à faire des blagues ou à taper dans un ballon quand il le pouvait. Dès qu'ils faisaient des projets en classe, comme des dessins, peintures, poteries ou bijoux et autres arts plastiques, il finissait comme décoration dans la chambre de Jude, où autour de son bras. Elle était souvent sa seule compagnie, les parents de celui-ci travaillant des heures et des heures pour payer ses soins. Mais ce jour-là ils étaient là alors elle était seule dans la chambre d'hôpital à balancer ses jambes dans le vide à écrire sur son cahier, à dessiner, pour passer le temps.  

Elle tourne une nouvelle page de son journal, puis une autre, les larmes commencent à couler en se rappelant de cette période. Elle était si innocente à l'époque. Elle ne se rendait pas compte, ou ne voulait pas se rendre compte. Elle avait revu son ami plusieurs fois dans les pages qui suivaient. Elle lisait les pages où elle s'étonnait de le voir sourire de moins en moins. Les pages où ça allait mieux. Les pages où elle tombait amoureuse. Les pages de son premier baiser, il l'avait supplié "avant de mourir", elle avait refusé longtemps, lui disant qu'il n'allait pas mourir, qu'il avait le temps de trouver quelqu'un qui l'aime, et qu'il aime. Et puis la page où elle cede, où elle a l'impression qu'un petit papillon s'est posé sur ses lèvres, délicatement, se souvenir de la froideur de ses lèvres. Elle sent son estomac se retournait quand elle voit ensuite, le 22 juin, une phrase, trois mots. Il est parti. Un trou de plusieurs années ensuite. Une nouvelle écriture. L'adolescence.